Esquisses/ Sketches
Promenade aux frontières de la photographie, lorsque celle-ci se crayonne de formes à peine achevées.
At the boundaries of photography, where barely finished forms are shaded in.
Iceland 2016
Lorsque l’hiver prit ses quartiers, que la lumière fit défaut et que les formes s’estompèrent, la photo quitta doucement le terrain du réel et céda la place à la graphie. De nouvelles perspectives surgirent, les traits se métamorphosèrent et les grains s’imposèrent de leur présence perturbatrice, s’écartant çà et là pour laisser transparaître une esquisse.
Dans ce nouvel univers, le crayon était le souverain. Chargés de protéger et de célébrer l’esquisse, ses grains en étaient les serviteurs et les sentinelles. Les gommes étaient sous haute surveillance, dévolues à parfaire l’inachevé et condamnées à la moindre tentative d’achever le parfait. Lassé qu’on ne lui laissât d’ordinaire rien, le hasard s’invita compagnon de l’esquisse pour faire bien les choses.
C’est ainsi que le pixel fut remis à sa juste place.
Winter took hold and the light began to fade, blurring shapes. It was then that real features gradually dissolved, moving from photo to graphy. New perspectives emerged and contours were transformed; the grain asserted its disruptive presence, parting here and there to reveal a sketch.
In this new universe the pencil reigned. Its grain served as servant and sentry, tasked with protecting and honoring the sketch. Erasure was under close surveillance, destined to mold the unfinished and condemned to make every effort, even the most trivial, to attain perfection. Weary of its ordinary lot, of being left with nothing, chance happened along, joined the sketch, and was finally a fine thing. What are the odds?
And this is how the pixel was put back in its box.